Go!Zilla

Un Oasis au milieu du Nirvana...

Go!Zilla nous avait gratifiés récemment du très bon « Magic Weird Jack« . Un EP partant un peu dans tous les sens qui nous avait fait conclure sur notre hâte de voir la suite des opérations, nous y voilà. Autant le prédécesseur semblait forcer sur une approche heavy du psyché, autant on sent avec ce « Sinking In Your Sea » le désir d’alléger le propos, avec des compositions simplifiées et plus directes. Ces dernières, par moment nous ramènent à Nirvana, les ruptures rythmiques à la batterie semblent sortir des baguettes de Dave Grohl, les riffs du titre introductif Melting fleurent bon l’urgence qui brûlait les doigts de Kurt Cobain. A côté de cette accointance avec le grunge, la voix arrive comme une cassure, avec une approche pop débraillée à la Liam Gallagher. Oui Go!zilla donne toujours un peu cette impression de se chercher.

Bien que ce nouvel opus se veuille plus soft, derrière le voile « rock accessible » on trouve vite de la matière, de quoi garder une oreille attentive à la platine. En effet, Go!Zilla, connu pour son penchant sérieux pour le psychédélisme ne se prive pas d’agrémenter ces 10 titres d’arrangements et de ponts magnifiquement désarmants. A titre d’exemple, Looking in the mirror sonne comme produit par un Ennio Morricone (compatriote fameux) sous LSD. Hiding Away avec son accompagnement léger et syncopé supportant une voix perdue entre monotonie et arrogance très british déstabilisera lui l’auditeur conservateur en recherche de repères.

A côté de cela vous tombez sur des titres comme I Hate All The Time, dont les 30 premières secondes semblent s’être échappées des archives de Kurt Cobain et seront ponctuées par la suite de solos et riffs bien plus heavy. Et comment ne pas entendre (ou lire) les Clash dans I’ve Seen A Riot ?

Au final on retrouve beaucoup de nos acquis dans « Sinking In Your Sea », entre punk et brit pop, les résurgences heavy psyché venant piquer régulièrement le ronronnement relatif des compositions. Cet opus ce rangerait aisément dans la catégorie des albums « je ne sais vraiment pas pourquoi, mais celui-ci je me le garde au chaud » : vite intrigant, ce nouveau venu des Italiens de Go!zilla est encore une fois placé sous le sceau de différents courants musicaux à la gloire du psyché mais dégage plus de maîtrise.

Il semble que la bande à Luca Landi ait plus tendance à brouiller les pistes sciemment qu’à réellement se chercher, en attestent notamment les deux superbes titres qui clôturent l’album, Rubbish Mind et Xilita, qui font cohabiter en toute fluidité des mondes bien différents, a priori antinomiques.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Rubbish Mind.

PS : à l’image du très beau « Magic Weird Jack », « Sinking In Your Sea » se fend d’un magnifique artwork, l’oeuvre de Paige Emery qui nous transpose en image ce goût pour l’entrelacement de toutes choses.

PS2 : 22 Aout : Festival MONTESQUIOU ON THE ROCK’S (Montesquiou, 32) et certainement d’autres dates à venir…