L'album du mouais...
Interpol est loin d’être un nouveau venu sur la scène musicale qui nous passionne, son seul péché étant de s’être fait découvrir avec un premier opus, « Turn On The Bright Lights « , qui reste jusque-là, de loin sa plus grande réussite. Comme un boulet à son pied, le groupe New-Yorkais traîne cette perle précieuse. Chaque nouvelle sortie de la bande se fait alors sous la lumière écrasante de cet encombrant aïeul, malheureusement bien trop éclatante.
« El Pintor » se situe tout de même dans la meilleure veine d’Interpol renouant avec les rythmiques hypnotiques, la basse en avant sur des compositions plus directes, et semble reprendre là le travail entrepris par son illustre premier de lignée : du « Joy Division » modernisé. Mais, même si certains parleront peut-être de subtilité, l’univers sonore manque cruellement de noirceur, et le détachement ambiant ressemble plus à de la fadeur de jeune cadre dynamique en répet du mercredi soir, qu’à du désenchantement jusqu’au-boutiste.
Et c’est donc ce qui marquera le plus cet album, chaque début de titre suscite l’éveil, la curiosité, et finit par s’étioler au gré des secondes à combler.
Voilà pour ce qui est du négatif, qui l’est surtout quand on a connu ce « Turn On… », parce qu’il faut reconnaître que « El Pintor » signé d’illustres inconnus mériterait au minimum la mention « groupe à suivre ». On retrouve ici beaucoup plus d’ingrédients (de la réussite?) des débuts que dans les albums précédents.
Ce n’est qu’après avoir écrit ces quelques lignes que nous viennent en tête la chronique sur ce site de l’album Our Love To Admire « Enfin, Interpol reproduit sur “Our love to admire” l’écueil majeur de “Antics”, à savoir cet étiolement progressif en fin de parcours« , décidément cet étiolement ressemble à s’y méprendre à une marque de fabrique de ce groupe pourtant talentueux, mais en manque cruel d’étincelle. Malheureusement ce saut dans le vide à la recherche d’une inspiration perdue semble clairement voué à l’échec, on souhaite avant tout à Interpol et à nous même que sur la route, ils trouvent autre chose, une nouvelle voie (x)…
S’il ne devait en rester qu’un titre : Anywhere.
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- Publication 1 236 vues9 octobre 2014
- Tags InterpolPIAS
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Tracklist
- All the Rage Back Home
- My Desire
- Anywhere
- Same Town, New Story
- My Blue Supreme
- Everything Is Wrong
- Breaker 1
- Ancient Ways
- Tidal Wave
- Twice as Hard