Le deuxième album est souvent un passage difficile. Dans le cas d’Interpol, les choses avaient été un peu particulières. Avec « Antics », le groupe avait touché un public plus large, notamment grâce à quelques singles imparables, mais les fans de la première heure s’étaient montrés majoritairement mitigés quant au résultat, regrettant la direction trop évidente et […]
Le deuxième album est souvent un passage difficile. Dans le cas d’Interpol, les choses avaient été un peu particulières. Avec « Antics », le groupe avait touché un public plus large, notamment grâce à quelques singles imparables, mais les fans de la première heure s’étaient montrés majoritairement mitigés quant au résultat, regrettant la direction trop évidente et un peu lassante du disque.
Avec Our love to admire, Interpol se retrouve donc devant un dilemme : creuser le sillon du second album pour capitaliser, ou recentrer le propos et retrouver de l’épaisseur. Comme souvent dans pareil cas, Interpol a décidé de ne pas choisir. Ainsi, ceux qui auront été séduits par l’efficacité d’un Slow hands il y a quelques années se délecteront cette fois-ci d’un Heinrich maneuver, single enlevé et concis, porté par une guitare nerveuse. A l’inverse, ceux qui préfèrent le versant plus sombre et cold-wave d’Interpol pourront apprécier le lyrisme sombre de titres tels que Pioneer to the falls ou Wrecking ball.
Mais pour autant, tout va-t-il bien dans le meilleur des mondes ? Pas vraiment. Le problème de ce disque est qu’il donne très rapidement l’impression à l’auditeur d’avoir fait le tour de la maison Interpol. A aucun moment on ne sent le groupe capable de nous offrir un titre véritablement neuf, différent, qui nous ouvre de nouvelles perspectives. Des morceaux comme Pace is the trick ou No I threesome possèdent d’indéniables qualités d’écriture, la voix de Paul Banks est à la hauteur, mais le groupe ne fait que cultiver un pré carré déjà pas mal sollicité.
Enfin, Interpol reproduit sur « Our love to admire » l’écueil majeur de « Antics », à savoir cet étiolement progresssif en fin de parcours. Ici, on a droit à une entrée en matière réussie, une certaine fluidité sur les premiers morceaux, puis à une certaine monotonie (oubliez le vilain Mammoth), et un final assez plat. Il s’avère donc difficile de se montrer trop définitif ou péremptoire face à ce disque. Il aura ses défenseurs et ses détracteurs, mais il sera ardu de répondre à cette question majeure qu’il soulève : doit-on se contenter des qualités de ce groupe telles qu’elles sont ou peut-on au contraire s’interroger sur son avenir ?
- Publication 1 247 vues28 août 2007
- Tags InterpolParlophone
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Interpol sur la route
Tracklist
- Pioneer To The Falls
- No I In Threesome
- The Scale
- The Heinrich Maneuver
- Mammoth
- Pace Is The Trick
- All Fired Up
- Rest My Chemistry
- Who Do You Think
- Wrecking Ball
- The Lighthouse
- Mind Over Time