"> Jerry Lee Lewis - Last Man Standing - Indiepoprock

Last Man Standing


Un album de sorti en chez .

Si après l’avoir vu sur scène on pouvait en douter, tout scepticisme est balayé par la véritable tempête de sable que l’album soulève : Jerry Lee Lewis est bel et bien le dernier des grands, très grands, encore debout. Si notre homme ne tient littéralement plus sur ses jambes sans être aidé, cette chronique pre mortem […]

Si après l’avoir vu sur scène on pouvait en douter, tout scepticisme est balayé par la véritable tempête de sable que l’album soulève : Jerry Lee Lewis est bel et bien le dernier des grands, très grands, encore debout. Si notre homme ne tient littéralement plus sur ses jambes sans être aidé, cette chronique pre mortem de sa carrière plonge dans un siphon de perplexité temporelle. Un album improbable, ce "Last Man Standing" du début du 21è siècle, un hoquet sur l’horloge, un effet flouté sur le calendrier.

Cette autobiographie marathon et généreuse (vingt-et-un titres, on a connu retraite plus paisible), résumé d’une vie qui n’a pas toujours été des plus honorables, provoque un pincement au cœur malgré l’irrépressible swing. De la redécouverte de ses anciennes idoles à l’hommage de ses héritiers, ce chef-d’œuvre est perdu dans les rayons des disquaires de notre époque. Jerry Lee Lewis expose sans temps mort son évolution de la musique, son rock’n’roll, et envoie, à grands dévalements des graves, une dernière boule de feu, version duo.

Des duos pour la plupart choisis à la perfection et qui constituent, pour bien des invités (Jimmy Page, Bruce Springsteen, John Fogerty, Eric Clapton, Rod Stewart…) , le meilleur enregistrement depuis longtemps. De l’autre côté, on a les légendes, les éléphants, là, majestueux, capables de saillies sidérantes, venus eux aussi profiter de l’occasion pour envoyer un petit baiser à la foule… C’est aussi parce qu’ils sont là, les B. B. King, Buddy Guy, Little Richard et tant d’autres, que cet album prend une saveur intemporelle des plus salées.

On a la gorge sèche : un goût de vieille poussière, de terre sablonneuse vient à la bouche, soulevé par la chaleur de la voix de celui qui mettait le feu à son piano et jouait avec ses santiags. Ce disque hors du temps ne fait pas que surprendre. Bien sûr il attriste quant à cette « chronique d’une mort annoncée », en particulier quand arrivent certains titres des plus annonciateurs (Twilight et Couple More Years pour n’en citer que deux). Mais bon sang, cette sélection parfaite de morceaux à envoyer dans l’autre monde fait taper du pied et remuer des hanches !

Chroniqueur