Lali Puna

Avec cette compilation regroupant morceaux rares, remix et faces B, Lali Puna réussit un brillant exercice de style et revisite avec bonheur son répertoire. Les mauvais penseurs diront qu’il s’agit là d’un disque réservé aux fans, aux initiés, mais ce serait nier la créativité et la cohérence évidente de l’ensemble. Loin de se complaire dans les sonorités du passé, « I thought I was over that » est un disque charnière, laissant augurer de nouvelles directions prises par le groupe. On retrouve bien sûr cette atmosphère electro-pop déjà familière, portée par la voix feutrée de Valerie Trebeljahr. Néanmoins, la surprise vient de ces moments où Lali Puna s’écarte des sentiers battus, où le tempo s’accélère légèrement : « Difficile de s’en remettre ! » semble dire crânement la mine renfrognée du lapin sur la pochette?

Sur le premier cd, Lali Puna prend les commandes et nous embarque dans ses rêves électroniques : inédits, reprises, remix faits pour d’autres artistes. Le groupe troque sa nonchalance down-tempo pour virer drum?n’bass sur Clear Cut, puis croise les sonorités rock de Sonic Youth sur Past Machine.

Sur le second cd, Lali Puna laisse le soin à d’autres musiciens de revisiter ses morceaux, et c?est au tour de Boom Bip, Dntel et Two Lone Swordmen, entre autres, de se prêter au jeu des remix. To Rococo Rot propose une relecture tout en finesse de Grin and Bear, transcendant la mélodie dans un crescendo de nappes synthétiques et de notes de guitare acoustique égrainées : du pain bénit pour le vj?ing ! Flowchart déconstruit complètement Fast Foward en samplant le chant de Valérie. Et comme on est jamais mieux servi que par soi-même, Lali Puna propose une version dub de Left handed, plongeant dans une ambiance crépusculaire.