Lorsque les Besnard lakes avaient débarqué en 2007 avec "Are the dark horse", on avait eu l’impression d’avoir affaire à de vieux briscards alors qu’il s’agissait pourtant de leur premier véritable album. Mais il est vrai que leur CV qui attestait de leur investissement dans de nombreux autres groupes canadiens de l’époque (Stars, Dears…) et […]
"Are the roaring night" s’inscrit dans la même lignée que son prédecesseur. Pochette soignée, qui contribue à l’identité du groupe, et, au niveau musique, de grandes plages psyché où s’éclatent des guitares décomplexées qui font plein de notes, des cordes… Et tout cela paraît d’une telle évidence qu’on en oublierait presque le tour de force que réussit ce groupe, à savoir nous faire aimer tout ce qu’on a souvent détesté : l’emphase, la trop grande "virtuosité" des groupes des années 70 apparus dans la lignée de Pink Floyd et Genesis et qui avaient donné vie à ce qu’on appelait alors le rock progressif, synonyme pour tout amateur d’indie pop qui se respecte de genre à fuir au plus vite. Et pourtant, dès son dyptique Like the ocean, like the innocent pt. 1 & 2, les Besnard lakes parviennent à en extirper le meilleur (le souffle, la verve musicale) tout en laissant le pire de côté (la grandiloquence, la surenchère dans l’empilement des instruments et des arrangements).
Mais les Besnard lakes ne doivent pas pour autant être réduits à un groupe nostalgique chargé de redorer le blason de glorieux aînés. "Are the roaring night" est avant tout une superbe matrice à morceaux à géométrie variable, où les guitares savent parfois se faire brumeuses et grondantes, telles sur Albatross, qui cette fois évoquera l’esprit des éternels My bloody valentine, plus éthèrées sur la superbe ballade Land of the living skies. Se révèle enfin une capacité à bousculer les dynamiques traditionnelles sans tomber dans l’alambiqué qui fait la réussite éclatante du splendide Light up the night : un démarrage calme, presque recueilli, avant une montée qui culmine dans la déclamation d’une phrase musicale exacerbée par les guitares et les violons. Les Besnard lakes signent donc un nouvel album qui ne cherche pas la surenchère, mais qui par sa capacité à assembler des éléments et des dynamiques qui ne sont pas à la portée des premiers venus, se révèle une sacrée belle boîte à idées.
- Publication 623 vues15 mars 2010
- Tags The Besnard LakesJagjaguwar
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Tracklist
- Like The Ocean, Like The Innocent Pt. 1: The Ocean
- Like The Ocean, Like The Innocent Pt. 2: The Innocent
- Chicago Train
- Albatross
- Glass Printer
- Land Of Living Skies Pt. 1: The Land
- Land Of Living Skies Pt. 2: The Living Skies
- And This Is What We Call Progress
- Light Up The Night
- The Lonely Moan