"> The Dears - Degeneration Street - Indiepoprock

Degeneration Street


Un album de sorti en chez .

6

Les Nord-Américains ont un terme assez significatif pour définir un rock qui se veut emphatique et semblant dédié aux larges salles, c’est celui de « anthemic » (de « anthem » : « hymne »). Ainsi pourrait-on qualifier « Degeneration Street » le cinquième album de ce collectif de Montréal érigé sous la houlette de Murray Lightburn et au line-up plutôt instable. Il est […]

Les Nord-Américains ont un terme assez significatif pour définir un rock qui se veut emphatique et semblant dédié aux larges salles, c’est celui de « anthemic » (de « anthem » : « hymne »). Ainsi pourrait-on qualifier « Degeneration Street » le cinquième album de ce collectif de Montréal érigé sous la houlette de Murray Lightburn et au line-up plutôt instable.

Il est vrai que quand on est le fils d’un jazzman reconverti en prédicateur une sorte de génétique musicale semble s’être établie et que, que ce soit sur les titres indie rock comme Thrones ou 5 Chordsou sur les compositions plus mélancoliques comme Degeneration Street ou Easy Suffering, le groupe s’emploie à friser plutôt avec les climats plaintifs et ampoulés à la Radiohead qu’avec une concision digne de Pulp ou Blur qui aurait rendu plus vibratoire ses morceaux. Cela peut s’expliquer par le fait que le groupe a failli exploser et qu’il était nécessaire de le recentrer en lui donnant un soubassement sonique constant ; à cet égard on pourrait presque considérer qu’il s’agit d’un « reunion album ».

Il faut également, et conséquemment, souligner que, ne serait-ce que par des titres aux noms aussi révélateurs que celui de l’album (UnsungLamentation, Yesteryear) le climat est avant tout celui d’une mélancolie constante et d’une sérénité recherchée mais qui peine à se reconstituer. Ainsi Galactic Tides se couvre d’échos lyriques mais claustrophobiques à la Elbow et, de le même manière, certains titres qui flirtent avec des emprunts à la musique noire (la soul presque baroque de Omega Dog, le Motown allumé qui semble faire la rencontre de The Coral sur Yesteryear) plaquent des accents d’où n’émergent qu’une vision assez fracturée des existences.

Le résultat en est un disque fouillé mais de manière confuse car mélodramatique dans ses refrains « rock »et excessivement larmoyant quand il verse, trop souvent, dans la complainte, L’aboutissement devient alors cette impression incertaine qu’on à affaire à un prêche et que, bien qu’il n’y ait pas sermon mais plutôt accents mis sur la misère et le spleen, « Degeneration Street » s’avère plus être une recherche effrénée de la miséricorde que la résultante d’un groupe ayant, sous des dehors d’équilibre, retrouvé assise, aplomb et confiance en soi.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Omega Dog
  2. 5 Chords
  3. Blood
  4. Thrones
  5. Lamentation
  6. Torches
  7. Galactic Tides
  8. Yesteryear
  9. Stick w/ Me Kid
  10. Tiny Man
  11. Easy Suffering
  12. Unsung
  13. 1854
  14. Degeneration Street

La disco de The Dears