La sortie il y a 2 ans de « Time to Die » avait divisé, y compris au sein de la rédaction d’Indiepoprock. Certains y voyaient un groupe saisir pleinement son potentiel mélodique là où d’autres n’y trouvaient qu’un pâle successeur de leur brillant second album « Visiter » (ndr : ce sont les seconds qui ont raison, « Visiter » […]
La sortie il y a 2 ans de « Time to Die » avait divisé, y compris au sein de la rédaction d’Indiepoprock. Certains y voyaient un groupe saisir pleinement son potentiel mélodique là où d’autres n’y trouvaient qu’un pâle successeur de leur brillant second album « Visiter » (ndr : ce sont les seconds qui ont raison, « Visiter » est un chef d’oeuvre à écouter de toute urgence). A première vue, le groupe semble avoir suivi l’opinion des déçus puisqu’il retrouve ici sa formule duo initiale ainsi que le producteur John Askew, déjà aux manettes sur « Visiter ». Ce serait juger ce « No Color » bien hâtivement que de se limiter à cette conclusion.
Dès l’introduction du morceau d’ouverture, le tonitruant Black Night, le groupe rassure les déçus du précédent album sur ce qui les avait probablement le plus chagriné : les percussions. Elles reprennent leur place centrale dans la musique des Dodos ; la folie est de retour et l’énergie dévastatrice du tandem refait surface. Cependant, ce n’est pas un retour en arrière que nous offre the Dodos, mais un bilan de compétence où l’ensemble des points forts sont mis en avant : la simplicité mélodique insufflée dans « Time to Die » assure cette fois l’équilibre précaire entre les voltiges aussi bien vocales qu’instrumentales de Meric Long et les rythmiques syncopées de Logan Kroeber. S’ensuivent des morceaux protéiformes, en mutation permanente, tantôt fougueux, délicats ou mélancoliques, pouvant passer comme Going Under d’une douce brise d’été au déluge en quelques secondes, toujours sur le fil, entre la tentation de faire exploser tous les cadres et celle de rester direct et agréable aux oreilles. Cette tension permanente provoque des étincelles, attisées notamment sur Good par les jappements de Neko Case (la rouquine apportant son joli timbre à plusieurs morceaux), ou par des cordes délicates sur Companions, peut-être le morceau le plus touchant de l’album.
Si les fans respectifs des deux albums précédents auront peut-être des pistes favorites légèrement différentes, l’album dans son ensemble, devrait réussir aisément à réunir les deux camps… Et plein de nouveaux adeptes dans la foulée qui pourront enfin apprécier à l’unisson ces drôles d’oiseaux.
Tracklist
- Black Night
- Going Under
- Good
- Sleep
- Don't Try and Hide It
- When Will You Go
- Hunting Season
- Companions
- Don't Stop