"> Thee Oh Sees - Mutilator Defeated At Last - Indiepoprock

Mutilator Defeated At Last


Un album de sorti en chez .

9

Retour aux bases, Dwyer, leur maîtrise est totale.

Voilà quelque temps que les stakhanovistes de Thee Oh Sees nous gratifient d’albums plus pop que rock, avec de bien jolies productions pour des compositions softs à souhait. Ceci ne les a pas empêchés de réussir de superbes albums, mais avec la nostalgie de l’énergie punk d’un « Help » voir d’un « Floating Coffin » en guise d’arrière-goût.

Après un remaniement du line-up, John Dwyer reprend les rênes de son punk psychédélique, un son identifiable parmi mille. JD, c’est un peu Syd Barrett qui serait né après la vague no future britannique de la fin de 70’s, et jamais un album de Thee Oh Sees n’a semblé autant correspondre à cette description. Le chant de Whitered Hand, par exemple,  invoque les « The Piper at the Gates of Dawn » ou « Obscured By Clouds », premiers albums des Pink Floyd, des plus passionnants. Oui, nous avions déjà évoqué cette filiation dans une chronique précédente sur ce site, mais quelque part, à l’image de la carrière de Thee Oh Sees, John Dwyer va toujours plus loin que ce qui semblait pourtant être un paroxysme à l’étape d’avant.

Recentré sur les compositions, les titres font la part belle à la guitare, et c’est avec la six cordes juste en dessous du coup que John Dwyer fait raisonner des solos dont lui seul a le secret, sans une once de masturbation/ennui à l’horizon. Bien moins surproduit que le « Drop » qui l’a précédé, « Mutilator Defeated At Last » n’en est pas pour autant ingrat envers son prédécesseur, et, n’est pas avare non plus en passages plus calmes comme ce magnifique instrumental qu’est Holy Smoke, une rencontre entre J. Mascis et le monde électronique.

Mariant titres frénétiques et très noirs (Whitered Hand,Rogue Planet), purs trips LSD (Web,Palace Doctor) ou s’adonnant à des délires que n’auraient pas reniés Frank Zappa (Lupine Ossuary) Thee Oh Sees et son leader sont à notre époque ce qu’ont pu être Barret ou Captain Beafheart à la leur, des explorateurs, plus accessibles que leurs illustres aïeuls, mais franchement insaisissables.

De retour à un son plus dense et plus pêchu, les Californiens s’appuient sur les acquis d’années en studio et signent ici certainement leur album le plus abouti, riche sans être désincarné. Acide et sucré, heavy et garage, rage et trip, Thee Oh Sees attirent les opposés à la force du poignet pour nous livrer un superbe opus qui se découvre en moult écoutes attentives. Sont-ils enfin arrivés au paroxysme de leur art? L’expérience nous pousse à rester prudents…

S’il ne devait en rester qu’un titre : Withered Hand.

Webmaster

Tracklist

  1. Web
  2. Withered Hand
  3. Poor Queen
  4. Turned out Light
  5. Lupine Ossuary
  6. Sticky Hulks
  7. Holy Smoke
  8. Rogue Planet
  9. Palace Doctor