Adam Green

L?excentrique chanteur des Moldy Peaches revient en solo avec un nouvel album des plus agréables. Après le sympathique Garfield (2002), le pape de l?antifolk nous fait une fois de plus rentrer dans son monde peuplé de personnages étranges et de situations incongrues. Taraudé par des questions des plus existentielles (comment faire l?amour à une fille cul de jatte ? vaut-il mieux être une fille ou un garçon ? pourquoi ne pas se faire enterrer avec un Rubik?s cube ??) Adam Green dévoile sur 15 chansons l?étendue de son talent de songwriter jongleur. Mais cette fois-ci, sa folk dépouillée et déglinguée revêt un aspect plus léché, grâce à une production plus subtile. Les chordes sont omniprésentes et viennent renforcer le contraste entre des mélodies faussement naïves et l?ironie des paroles souvent carrément crues. On serait même tenté de penser que c?est de la provoc?, surtout à l?écoute de « No legs », mais c?est tout simplement un humour très particulier.
Car évidemment, ce ne sont ni les prouesses musicales (Adam Green ne connaît en tout que 4 accords et 3 arpèges), ni la complexité de la voix (surtout pas sur scène où il apparaît généralement ivre) qui font le charme des compositions de ce New Yorkais atypique.
Chaque titre aurait pu se résumer à une ballade gentillette s?il n?était pas saupoudré d?une pointe de cynisme et d?une poignée d?humour pince sans rire.
Quelques morceaux sonnent plus graves que d?autres, comme « Frozen in time », mais les accents tristes de cette complainte sont compensés par le refrain enjoué de « Bluebirds », la pop de « Friends of mine » ou le rockabilly de « Salty candy ».
Aucune chanson ne dépassant les trois minutes, l’album sera déjà fini le temps de dire « tiens mais pourquoi on appelle ça de l?antifolk ? « . Mais comme le dit l?adage, ce n?est pas la quantité qui compte. Friends of mine est à savourer sur l?instant, comme un bonbon acidulé qui fait passer un bon moment et vous laisse un goût délicieux en bouche.