Eels est triste et compte bien en faire part à tout le monde
Quoi de plus approprié à la triste ambiance de ce Lundi 26 mai (date de l’écriture de cette chronique) que cet énième opus plein de déprime et de désabusement de Eels. Parmi les albums les moins rock de monsieur E, ‘The Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett’ semble parler de bilan de vieux pépé en fin de vie ou de l’amoureux éconduit sur le tard, nostalgiques de leurs joies révolues.
Recentrées sur la voix et la guitare sèche, les mélodies se veulent directes et sans artifices. Une épuration presque totale vouée sans aucun doute à mettre en avant la qualité de composition de sir Everet. Le phrasé est laconique, les intonations se font en accords mineurs. Alors, les touche à tout de Eels ne pouvaient se résoudre à un LP purement folk, c’est à cet effet qu’interviennent violons, claviers et quelques arpèges électrifiés, mais le fil rouge restera cette introspection peu reluisante, une ambiance rendue par des titres aux mélodies peu étoffées.
Chaque morceau hume le génie du leader de Eels, tout est géré avec subtilité et sensibilité contenue, et l’ensemble donne un rendu très propre. Et sur ce point, on perçoit les limites de cet onzième effort du groupe, le parti pris mélancolie/nostalgie par des musiciens en complète maîtrise, qui ne lâchent pas les chevaux, donne un arrière goût mollasson à l’album. Bien que les Eels nous aient habitués à des albums moins catégoriques, comme le génial ‘Hombre Lobo‘, ils nous livrent un ‘The Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett’ psychorigide à la tristesse à la limite du cliché.
Malgré tout et comme précisé en introduction, ce jusqu’au boutisme maîtrisé conviendra parfaitement à des états d’esprit bien précis de l’auditeur. De plus, Mark Oliver Everett, à l’image d’un Beck ou de tant d’autres songwriters hors pair, nous livrera toujours des compostions d’un niveau plus qu’acceptable, des mélodies impeccables et quelques belles idées de production.
Au final, on dit souvent qu’il est plus difficile de se maintenir à un niveau de performance que de l’atteindre, et cet album souffre du fait que Eels n’est pas avare en pépites,. Il n’en reste pas moins que ‘The Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett’ mérite quelques tentatives. C’est un bel album qui manque juste d’un peu de contraste, d’aspérités, de fissures dans la carapace.
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- Publication 892 vues29 mai 2014
- Tags EelsE Works
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Tracklist
- Where I'm At
- Parallels
- Lockdown Hurricane
- Agatha Chang
- A Swallow in the Sun
- Where I'm From
- Series of Misunderstandings
- Kindred Spirit
- Gentlemen's Choice
- Dead Reckoning
- Answers
- Mistakes of My Youth
- Where I'm Going
- To Dig It
- Lonely Lockdown Hurricane
- Bow Out
- A Good Deal
- Good Morning Bright Eyes
- Millicent Don't Blame Yourself
- Thanks I Guess