"> Marianne Faithfull - Give My Love To London - Indiepoprock

Give My Love To London


Un album de sorti en chez .

7

Distribution cinq étoiles pour une personnalité culte.

Leonard Cohen, Nick Cave, Roger Waters, Warren Ellis, Ed Harcourt, Anna Calvi, Brian Eno, Mick Jones sont sur un bateau, qui mène la barque ? L’interprète de l’album ô combien charnière de « Broken English », j’ai nommé Mrs Marianne Faithfull. Plus qu’une dream team, les responsables de ce « Give My Love To London » constituent un vrai panthéon des gardiens du temple indé. Une carte postale qui, ne serait-ce que d’un point de vue marketing, annonce du très lourd… Impossible de se rater avec une telle distribution ? Eh bien oui, impossible, loin d’être le dernier souffle d’une artiste vieillissante, cet opus jouit d’une aura emprunte de classe et de saveur.

Démarrage avec le titre éponyme, violon et guitare sèche pour une déclaration d’amour à la capitale anglaise où la voix rauque et abîmée de la dame donne des allures de bilan de vieux couple, avec tendresse et attachement. Par la suite, cet esprit de tendresse et sagesse traversera l’ensemble des titres de l’album. C’est d’ailleurs ce qui donnera de la consistance à l’opus, quasiment chaque titre étant l’oeuvre d’artistes différents. Du point de vue de la composition musicale, les ambiances sont particulièrement variées, des orchestrations avec cuivres, chœurs et violons donneront à certains titres puissance et lyrisme. D’autres morceaux profitent d’arpèges à la sèche et piano et constituent les alibis intimistes (Love More Or Less).

A côté de cela, il y a des mélodies moins marquées, difficiles à étiqueter et forcément plus passionnantes, au premier rang desquelles le Late Victorian Holocaust où l’inévitable Nick Cave sévit. Un condensé de songwriting, de pop et de sévérité très rock, un phrasé entre nostalgie profonde et déclamation, une ode… Ponctuellement, le passif rock de la dame resurgit, à grands coups de rock’n’roll, et les accords plaqués, solos et harmonica de The Price Of Love sont là pour rappeler, furtivement, à chacun que l’égérie des Stones ne l’était pas pour rien. Au rang des relatives déceptions, on notera qu’on attendait un peu plus de la collaboration avec Anna Calvi que ce Falling Back  qui sans être un échec souffre tout de même de la comparaison avec les True lies ou Late Victorian Holocaust, dans la même veine. Un titre trop lisse pour laisser un souvenir impérissable. Alors que revoilà Nick Cave avec Deep Water, et que dire… mis à part un convenu, il y a Nick Cave et les autres, c’est épuré et riche, inclassable et d’une beauté cristalline. L’album s’achève sur trois magnifiques titres, l’épique Mother wolf, dont la composition évoque  « Towards the Within » de Dead Can Dance, une ambiance magie noire, incantatoire tout de suite contrastée par le poétique (comment en être autrement quand on sort des mains de Leonard Cohen) Going Home, produit par un Brian Eno toujours respectueux du songwriting. Enfin, onzième et dernier morceau, I Get Along Without You Very Well, fait la part belle aux instruments « nobles », la harpe répond au violon, pour un morceau « Sinatresque » dans l’interprétation, c’est noir et sans aucun doute le titre le plus expérimental du point de vue de sa composition.

Alors oui, cet album est une vraie compilation d’ambiances, mais il reste cohérent à la grâce de la superbe voix de Marianne Faithfull qui fait plus que de s’accommoder des compositions, elle les transcende littéralement avec aisance et assurance. Un vrai bon album de très grands professionnels.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Mother Wolf.

 

 

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Tracklist

  1. Give My Love To London
  2. Sparrows Will Sing
  3. True Lies
  4. Love More Or Less
  5. Late Victorian Holocaust
  6. The Price Of Love
  7. Falling Back
  8. Deep Water
  9. Mother Wolf
  10. Going Home
  11. I Get Along Without You Very Well

La disco de Marianne Faithfull