"> Shannon Wright - Honeybee Girls - Indiepoprock

Honeybee Girls


Un album de sorti en chez .

Shannon Wright a longtemps hésité entre l’obscurité et la lumière, tant au niveau personnel que dans sa carrière mais aussi sur un niveau strictement musical. Reléguée malgré elle dans les arrière-salles du rock féminin, dominées par PJ Harvey et Cat Power, elle continue de privilégier la discrétion à la surexposition. Elle a longtemps eu du […]

Shannon Wright a longtemps hésité entre l’obscurité et la lumière, tant au niveau personnel que dans sa carrière mais aussi sur un niveau strictement musical. Reléguée malgré elle dans les arrière-salles du rock féminin, dominées par PJ Harvey et Cat Power, elle continue de privilégier la discrétion à la surexposition. Elle a longtemps eu du mal à dominer ses colères, et cela nous a valu sur "Over The Sun" de longs moments de désespoir, certes beaux, mais on s’inquiétait pour elle. L’appel au calme a sonné sur "Let In The Light", elle a fait entrer la lumière, non pas aveuglante, mais du moins chaude et rassurante, dans sa vie. On poussait alors un soupir de soulagement, en voyant notre chère amie requinquée et enfin épanouie. Reste à savoir si c’est toujours le cas, à l’écoute de "Honeybee Girls".
 
Et cela semble être ainsi, quand retentissent les premières notes de Tall Countryside. Cette belle ballade est de celles qui s’écoutent les fenêtres grandes ouvertes sur un paysage grandiose. Fini le confinement et les idées noires. Le timbre chaud de Shannon Wright est réconfortant. Les guitares énervées font quand même leur retour sur Trumpets On New Year’s Eve, et Shannon Wright n’a pas pour autant perdu de sa hargne, mais celle-ci est employée à bon escient.
 
Sur le beau Honeybee Girls, le ton grave du piano et des guitares, est contrebalancé par le chant en retrait de Shannon Wright. Si Father déteint au milieu des autres morceaux, c’est dû aux arrangements électroniques. Sa voix prend aussi une intonation différente, plus dans les aigus, mais sans que cela ne soit artificiel, comme se fut le cas avec PJ Harvey sur l’album "White Chalk". Son piano, très expressif, devient son plus fidèle complice, sur Sympathy On Challen Avenue et sur Never Arrived. Il semble que pendant longtemps il lui ait servi de confident et d’épaule sur laquelle se consoler. Quand arrive Strings Of An Epileptic Revival, le chant est intense, mais affirmé. Le piano reprend des couleurs. Elle clôt son album par une reprise des Smiths, Asleep. Doux et mélancolique, sans être triste, le morceau arbore des couleurs claires et obscures, mais jamais plombantes.
 
"Honeybee Girls" est un bien bel album, même si un peu court. Cela dit, il y a à boire et à manger, et l’on ne s’ennuie pas. Shannon Wright va mieux, elle chante toujours aussi bien, et semble ne s’être pas résignée à épouser la gaudriole, ni à trop s’avancer sous la lumière aveuglante. Elle reste notre fidèle amie, que l’on ne veut pas s’arracher. En restant encore un peu dans l’ombre, on en est certain, elle ne nous décevra jamais.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Tall Countryside
  2. Trumpets on New Year's Eve
  3. Embers in Your Eyes
  4. Honeybee Girls
  5. Black Rain
  6. Father
  7. Sympathy on Challen Avenue
  8. Never Arrived
  9. Strings of an Epileptic Revival
  10. Asleep