Sonic Youth

Chaque nouvel album de Sonic Youth suscite un certain émoi dans la presse, et ce dernier opus s?apparente presque à un renouveau. Pourtant le groupe fait preuve d?une vraie régularité tant au niveau des sorties de disque (sans compter sur les productions « parallèles » réalisées pour leur label SYR) que des tournées. Alors soit, Jim O?Rourke est confirmé comme cinquième membre de la formation depuis le précédent « Murray street », le son général n?est, en effet, pas comparable au déluge de son de « Goo » ni à l?expérimentation gargantuesque de « Daydream nation » mais le tout n?est pas complètement policé comme on a pu l?entendre avant la sortie du disque.

Tous les aspects emblématiques de la musique des new-yorkais sont ici présents : à savoir les harmonies tordues, les arpèges distordus, les larsens contrôlés et les digressions instrumentales. La production du disque (ils en sont les seuls artisans) est moins abrupte qu?auparavant, le son gagne en clarté mais de là à s?adoucir? on en est loin.

La véhémence de Kim Gordon reprend même du galon un peu effacé sur les précédents disques . Pour preuve le dantesque « Kim Gordon and the Arthur Doyle hand cream » bien rêche et cru servi par sa voix nonchalante. La diatribe contre Bush a sa place en fin d?album avec le bien nommé « Peace attack » même si la tonalité est presque pop?

Ce « Sonic Nurse » n?a rien d?une surprise, plutôt un bon rappel de l?excellence du groupe et ce malgré un ou deux titres un peu faibles. Il prouve surtout une nouvelle fois que Sonic Youth sont des maîtres guitaristes. Pas des guitare-héros démonstratifs, non, mais de remarquables musiciens aux trouvailles toujours surprenantes et dissonantes.