"> The Ruby Suns - Flight Softly - Indiepoprock

Flight Softly


Un album de sorti en chez .

On avait laissé les Ruby Suns en 2008 avec le très bon album "Sea Lion", un joli disque de musique pop qui faisait la part belle aux mélodies des années soixante. Deux ans plus tard, c’est avec une toute nouvelle formule que le groupe – dont Ryan McPhun est le seul maitre à bord – […]

On avait laissé les Ruby Suns en 2008 avec le très bon album "Sea Lion", un joli disque de musique pop qui faisait la part belle aux mélodies des années soixante. Deux ans plus tard, c’est avec une toute nouvelle formule que le groupe – dont Ryan McPhun est le seul maitre à bord – revient avec une toute nouvelle ligne directrice et mélodique. Mettant de côté les espaces verdoyants et les sonorités acoustiques de ses précédents efforts, "Flight Softly" laisse exprimer pleinement les synthétiseurs et les boites à rythme.

A l’image du dernier effort de Yeasayer, le changement est radical, alors que l’un visitait auparavant le psychédélisme folk des années 70 et l’autre, la pop aérienne des années 60, les deux groupes semblent s’être donné rendez vous dans les années 80. Problème, l’un d’eux semble avoir complètement loupé le coche. Car là où le groupe de Brooklyn réussissait pleinement son pari en convoquant des mélodies pop évidentes, les Ruby Suns fatiguent, pire ils agacent.

A l’écoute des 10 titres, on se rend compte que Ryan McPhun s’est beaucoup trop éparpillé, le Néo-Zélandais a certes énormément d’idées en tête mais à trop vouloir en mettre, l’artiste se perd et nous avec. Au lieu d’écarter certaines de ses idées, il a cherché à toutes les caser, on se retrouve alors avec des morceaux bancals à l’image de How Kids Fail qui ne manque pas une occasion de multiplier les cassures rythmiques, une habitude beaucoup trop présente sur ce disque qui consiste à laisser un « blanc » sonore avant de repartir sur un nouvel air musical, une idée qui aurait pu être intéressante si l’on ne l’avait pas retrouvé sur à peu près tous les titres ! Certains y verront du génie, d’autres une incapacité à amené correctement ses mélodies dans une autre direction.

Alors dans tout ce fourmillement d’idées, certaines sont admirables, mais elles ne sont jamais exploitées au maximum de leur capacité, c’est typiquement le disque où l’excitation nous gagne quelques minutes (sublime refrain d’Olympics On Pot) avant de nous refaire tomber en léthargie un bon moment tel le (trop) contemplatif Closet Astrologer d’une longueur insoutenable. Heureusement quelques réjouissances sont au programme comme lorsqu’il s’amuse à se lancer dans des mélodies tropical rappelant le bondissant El Guincho! Ainsi, Cranberry, seul tube notable de cet album pénible fait monter en nous cette euphorie qui explose à l’arrivée de ce refrain imparable.

On reconnaitra les bonnes idées disséminées dans les quelques recoins fréquentables de "Flight Softly", mais on regrettera l’usage qu’il en fait, c’est-à-dire, trop vite abandonnées et trop mal exploitées. Se complaisant dans un style rappelant le courant chillwave, Ryan McPhun use et abuse des sonorités électroniques 80’s  transformant ainsi ces compositions en une bouillie sonore… Voilà un album où l’accumulation de synthétiseurs aurait gagné à être épuré afin d’éviter une indigestion qui, hélas, est inévitable dans le cas présent.

Chroniqueur

La disco de The Ruby Suns