"> The Strokes - The Strokes - The New Abnormal - Indiepoprock

The Strokes – The New Abnormal


Un album de sorti en chez .

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Après 7 ans d'absence, The Strokes reviennent avec un nouvel album.

La sortie de « The New Abnormal » était annoncée depuis l’hiver et en maintenir la date de parution alors que le monde entier est à l’arrêt était déjà une excellente nouvelle dans ce quotidien clairement en manque.
C’est ainsi que depuis le 10 avril, « The New Abnormal » est devenu la bande son de nos jours confinés. Album qu’il aura fallu réellement essorer pour en avoir une vraie opinion.
Après sept ans d’absence on pouvait légitimement espérer enfin le « vrai » retour des Strokes, ou être confronté à une nouvelle déception. C’est selon. La vérité se situe entre les deux.

D’abord la pochette signée Basquiat annonce la couleur, « The New Abnormal » sera pop et tourné vers les années 80. Et son nom de baptême l’affirme haut et fort, The Strokes fait du Strokes, mais pas tout à fait. Cet album fait aussi la part belle aux synthés que Julian Casablancas a pu expérimenter avec The Voidz, parfois avec une maîtrise géniale, parfois moins.
Les premiers titres sont clairement un retour en arrière pour le bonheur de nos oreilles. L’album s’ouvre sur The Adults are Talking, qui, abstraction faite des sons synthétiques, reprend les ingrédients des succès du quintet et nous colle un sourire assumé au bout de quelques minutes. La nostalgie a ceci de bon que quand elle nous est servie d’entrée de jeu, il est impossible de bouder son plaisir.
S’en suit Selfless, entêtante ballade aussi efficace qu’addictive, où le quintet joue sur son terrain, tout y est. L’équilibre de la sainte trinité (guitares, basse, batterie) est retrouvé, si bien que la voix de Julian Casablancas peut promener sa nonchalance et balancer ses envolées sur les aigus de son inimitable tessiture.
C’est après ces deux titres que ça se gâte avec Brooklyn Bridge to Chorus. A trop vouloir chercher dans les années 80 le titre devient si abscons qu’on ne serait pas étonné d’y entendre un featuring de Rod Stewart.
Pour renverser la vapeur arrive Bad Decision qui ouvre avec Billy Idol revisité par Joy Division, mise en bouche pour laisser aux riffs strokiens le temps de s’installer, et nous donner envie de danser dans nos salons de confinés. Enfin ce son qui nous manquait est là.
La suite de l’album se déroule entre titres mollassons (Eternal Summer) et pistes magiques. Que dire de At The Door sinon qu’elle est magnifique ? Un écrin pour la voix de Julian Casablancas, brute et sublime, quasiment uniquement supportée de synthés comme pour en rehausser sa beauté organique.
Enfin, autre pépite, Ode To The Mets, ballade désespérée de crooner moderne dont on espère juste qu’elle ne sera pas un chant du cygne.

Certes « The New Abnormal » n’est pas le nouveau « Is This It ? » mais pourquoi finalement toujours vouloir rechercher ce qu’on a déjà connu par le passé ? Julian Casablancas le dit lui-même dans cet album « I’m Not The Same Anymore« , tout en nous prouvant que son groupe et lui n’ont rien perdu de leur superbe.
A bien des égards, parce qu’il fut la bande son d’un moment inédit, et parce qu’il vient combler un manque, cet album tombé à point nommé n’a pas fini de nous accompagner.

Chargée de relations extérieures
  • Publication 1 046 vues20 avril 2020
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