Jack White disait dans de récentes interviews que même après dix ans de carrière, bien des malentendus subsistaient autour des White Stripes. A l’écoute d’"Icky Thump", il faut rapidement en lever un : les White Stripes n’ont pas vocation à être un groupe à tubes, pas la peine donc de chercher un Seven Nation Army sur […]

Jack White disait dans de récentes interviews que même après dix ans de carrière, bien des malentendus subsistaient autour des White Stripes. A l’écoute d’"Icky Thump", il faut rapidement en lever un : les White Stripes n’ont pas vocation à être un groupe à tubes, pas la peine donc de chercher un Seven Nation Army sur cet album.

Arrivés, avec "Elephant", au terme d’une démarche qui consistait à établir un pont entre leurs influences de toujours et le côté dansant du rock d’aujourd’hui, Meg et Jack White apparaissent désormais comme des musiciens entièrement libres, qui ont gardé la plus précieuse des vertus dans la musique rock, l’instinct. Après donc après avoir repensé leur songwriting sur "Get Behind Me Satan", ils célèbrent sur "Icky thump" le retour de la guitare électrique et de l’urgence. Accessoirement, la liberté des White Stripes s’exprime aussi dans leur capacité à s’amuser, là en glissant des trompettes mariachis (Conquest), ailleurs une cornemuse (St Andrew). Ce ne sont pas les morceaux les plus réussis de l’album, mais ils témoignent de la fraîcheur intacte du duo.

Par contre, lorsqu’ils se mettent en tête de martyriser le blues, en symbiose totale, on atteint  le degré le plus élevé d’intensité qu’ils puissent nous offrir. Si Icky Thump se révèle encore joueur avec ses boucles de guitare dans tous les sens, des morceaux comme Rag And Bone, Bone Broke, Little Cream Soda sont tout en tension, en électricité rêche, Jack White y développe son chant le plus primitif, Meg esquinte ses fûts comme jamais. C’est moins chatoyant que sur leurs précédents albums, c’est rugueux, mais c’est comme ça que le duo trouve toute sa raison d’être. 

L’erreur serait donc de considérer le groupe en bout de course, de les voir comme n’ayant plus rien à révéler. Il faut commencer par se débarrasser de l’idée qu’un groupe doit caresser le public dans le sens du poil et les voir pour ce qu’ils sont : un duo qui ne craint pas de tout remettre à plat sans forcément chercher le contre-pied, mais plutôt la quintessence.

• Publication 574 vues11 octobre 2007
• Tags The White StripesXL Recordings
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