Pixies

Deuxième album depuis la reformation… Qu’en est-il ?

Et ne tournons pas autour du pot trop longtemps, ce nouvel album des Pixies est un incontournable pour qui apprécie le rock alternatif de la scène américaine de ces 30 dernières années.

En effet, après avoir longtemps rentabilisé la consécration tardive de leurs premiers albums, les lutins (sans Kim Deal) avaient entrepris de sortir en 2014 un nouvel album, quelque peu en demi-teinte, car n’osant pas trop se prononcer sur les influences de leur passé, allant piocher ça et là ce qui avait fait leur succès passé. Ici, lorsque Um Chagga Lagga est largué sur la toile, Black Francis prend tout le monde de court car il se lâche et nous refait vibrer avec ses hurlements qu’on aimait tant dans le passé. Le format caractéristique est aussi de retour en alternant les différences de tempo. On apprécie, en plus de ce retour à l’énergie et la spontanéité, la renaissance du morceau court. Aucun titre ne dépasse quatre minutes et certains oscillent aux alentours des deux minutes.

Quoi d’autre ? Talent va vous sublimer avec sa pop luxuriante empreinte de riffs de guitares simples, mais efficaces à souhait. Les lancinants Clash Masher et Bel Esprit vont attiser la flamme incandescente qui sommeille en chacun de nous. Et quand arrive All I Think About Now, un immense regret pointe le bout de son nez… Si cette chanson est une sorte de remerciement vis-à-vis de Kim Deal, la voix de Paz Lechantin n’a rien de comparable avec le raz-de-marée qu’aurait provoqué l’intonation de l’organe de Kim Deal. Dommage. En effet, tout est présent dans ce morceau qui aurait pu devenir un nouvel hymne digne de Where Is My Mind ?…
In fine, le clin d’oeil francophile que les Pixies glissent au travers de cet album n’est pas pour nous déplaire, bien sûr il y a le titre équivoque Bel Esprit, mais également l’évocation du premier évêque de la capitale française, Saint-Denis, sur Head Carrier et Plaster Of Paris.

Avec « Head Carrier », les Pixies ont enfin donné une suite digne de ce nom à « Trompe Le Monde »… 25 ans plus tard !