Reprendre le boulot là où on l’a arrêté il y a 23 ans… Cela a-t-il un sens ?
Peu ou pas de surprise avec cet album des Pixies. En effet, les douze titres qui le composent ont tous été relayés sur les 3 EP que le « groupe » a publiés en moins de 18 mois. Tous, sauf un ! Mais celui-là, seuls les heureux acquéreurs du vinyle sorti à l’occasion du Record Store Day 2014 peuvent en profiter sur leur platine. Women Of War aurait donc pu n’être qu’un autre titre issu de la boulimie de Frank Black Francis. Mais ce morceau résume à lui seul la discographie entière des Pixies, de « Comme On Pilgrim » à « Trompe Le Monde ». On ne peut donc être que très déçu de son absence comme treizième morceau sur « Indie Cindy ».
Pour tout vous avouer, réaliser la chronique de l’album d’un groupe comme les Pixies qui a marqué toute une génération en plus d’avoir influencé une flopée d’artistes ces vingt dernières années n’a pas été une mince affaire… Premièrement, le chroniqueur doit mettre de côté ses convictions personnelles par rapport au groupe en tant que tel et donc éluder une question paradoxale : les Pixies sont-ils toujours les Pixies sans Kim Deal ? Ensuite, avoir vécu et évolué pendant 23 ans sans rien de neuf (exception faite de Bam Thowk en 2004), nous laisse dubitatif sur la cohésion, le liant entre des albums séparés par autant d’années et d’horizons musicaux si différents (Frank Black & The Catholics, Grand Duchy, The Martinis).
Vous parlez du contenu, oui on le pourrait et même pendant plusieurs pages entières, au point de vous lasser et ce n’est pas notre but. On va donc résumer, et être expéditif, comme le sont les Pixies… Pour commencer, ne vous inquiétez pas, Charles Thompson a toujours autant de coffre et n’hésite pas à s’égosiller d’entrée de jeu sur What Goes Boom. Ensuite, Bagboy, le premier ‘nouveau’ morceau publié sur les ondes restera un morceau original digne des Pixies avec des changements de rythme, une voix féminine au second plan dont on se lassera jamais… Mais avant tout on est heureux. Heureux de retrouver le lyrisme décalé de Black Francis. Dans la même veine, Magdalena sur ces faux airs de ballade nous promène agréablement aux sons heavy de ses guitares. Et quand les Bostoniens s’aventurent sur le terrain de la pop avec Snakes, on se dit pourquoi pas, ça leur réussit bien.
En fait, à les écouter d’un peu plus prêt, on se dit que chacun des morceaux, ou presque, aurait trouvé sa place sur un des précédents albums des lutins. On espère que la peur passée de la sortie d’un nouvel album; Charles, Joey et David se libéreront pour offrir un album entier de nouveaux morceaux, tous plus originaux les uns que les autres et réinventeront, une fois de plus le rock alternatif.
Ah oui, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Kim Deal a donc définitivement quitté le navire pour rester sur une discographie idéale avec ses anciens compagnons de ‘fortune’. Nous, on appréciera enfin la prise de risques avec la sortie de ce cinquième opus même s’il n’est pas parfait. Car ici, ce que l’on peut reprocher, c’est la répétition à outrance des gimmicks propres à l’ADN des Pixies d’antan.
Mais en paraphrasant mon collègue Willou : un mythe restera toujours un mythe, et on y touche pas !
Pixies sur la route
Tracklist
- What Goes Boom
- Greens and Blues
- Indie Cindy
- Bagboy
- Magdalena 318
- Silver Snail
- Blue Eyed Hexe
- Ring the Bell
- Another Toe in the Ocean
- Andro Queen
- Snakes
- Jaime Bravo
- Bone Machine - Live in the USA 2014
- Hey - Live in the USA 2014
- Ana - Live in the USA 2014
- Magdalena 318 - Live in the USA 2014
- Snakes - Live in the USA 2014
- Indie Cindy - Live in the USA 2014
- I've Been Tired - Live in the USA 2014
- Head On - Live in the USA 2014