Magoarou

Enfant de la musique à textes.

S’il est des places fortes du rock français, Le Havre tient un rang de choix dans la liste. Magoarou nous vient de ces contrées industrielles. L’homme s’est fait connaître au sein de la formation Folie Ordinaire et aura écumé la première partie de sa carrière avec le sens du rock bien ancré.

Premier effort solo, « Poésie Rock » fait lui la part belle aux textes, délaissant quelques peu les rythmiques endiablées. L’artiste se réclame de l’influence des Gainsbourg et autres Bashung. Bashung ! Le nom est lâché, il ne nous en fallait pas plus pour nous pencher avec soif sur les 11 titres de l’album…

Premières impressions, on retrouvera un rien de Gainsbarre effectivement dans le sens de la composition, mais ce n’est ni Serge ni Alain auxquels on pense à l’écoute, mais bien plus à Daniel Darc ou encore Jacno. De fait, le phrasé détaché et plutôt sombre des vocalises de Magoarou nous ramène aux dandys élégamment désuets des années 80.

Et ce ne sera pas la boîte à rythmes du premier morceau Cavalier Seul qui nous éloignera de cette présentation, pas plus que la sensualité symptomatique avec laquelle sont déclamées quelques violentes vérités sur la Rose Au Bout Des Dents ou Court Circuit. Par la suite vont s’enchaîner titres funky sexy, ballades folk et quelques superbes incartades comme la magnifique et obscure valse contrariée Déborah. Quelques réminiscences d’urgence rock’n’roll viennent également ponctuer les textes de l’artiste. Chaque titre possède son univers tant musical que sémantique, on peut parler également de l’inquiétant et très réussi Transit. Cette variété constitue plus une force qu’un boulet d’inconsistance, écueil dans lequel Magoarou ne tombe pas. On sait très bien comment l’artiste donne de la vie à ses compositions, l’homme a bourlingué et s’en est construit une intégrité artistique indéniable. Bon vent donc à Magoarou, lui souhaitant qu’il souffle dans le bon sens!

S’il ne devait en rester qu’un titre : Déborah.