Glamourie – derrière lequel on retrouve Merle Bardenoir – évolue dans un univers étrange et totalement singulier. Aux confins de la mythologie celte, de l’hypermodernité électro et du folklore, il érige tout un monde sonore et visuel venant percuter les fondements de la musique indépendante contemporaine.

« Imaginal Stage » fait référence au développement ultime des insectes. Ce qu’ils deviennent après toutes les phases de mutations intermédiaires qu’ils subissent. Cet imago se traduit ici par une musique perturbante, dans laquelle boucles hypnotiques et nappes progressives semblent jouer le rôle de « chrysalides sonores ». Avant d’apparaître dans toute sa beauté, fascinant mélange de musiques anciennes et d’électronica avant-gardiste.

On retrouve dans « Imaginal Stage » les deux piliers qui tiennent la musique de cet artiste pluridisciplinaire. Les synthétiseurs et le hammered dulcimer, comme l’incarnation de ces temps qui ne cessent de dialoguer au coeur de titres ici uniquement instrumentaux. Le passé et le présent qui se retrouvent dans une musique tour à tour électroacoustique, ambiant, dark-folk.

On voyage ainsi d’un monde féérique à un monde futuriste, d’une musique synthétique à la pointe de la modernité aux éclats antédiluviens d’une musique irlandaise traditionnelle.

Sans que cette confrontation ne paraisse superficielle. Au contraire, elle annonce des hybridations temporelles profondes qui répondent à notre monde fragmenté.

Un monde où les époques, désormais, se chevauchent à l’infini sans que l’on puisse parfois y trouver du sens. « Imaginal Stage » en propose une lecture musicale passionnante.

• Publication 670 vues13 septembre 2023
• Tags GlamourieAutoproduction
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