Hasard du calendrier des sorties 2007 : à une première salve largement composée de groupes sortant leur premier ou second album, succèdent de nouveaux disques d’artistes déjà confirmés, dont on pourrait dire qu’ ils montrent aux jeunes où il faudra en être dans quelques années pour ne pas tomber aux oubliettes. Ainsi deux semaines après Nick Cave et son groupe Grinderman, ce […]
Hasard du calendrier des sorties 2007 : à une première salve largement composée de groupes sortant leur premier ou second album, succèdent de nouveaux disques d’artistes déjà confirmés, dont on pourrait dire qu’ ils montrent aux jeunes où il faudra en être dans quelques années pour ne pas tomber aux oubliettes.
Ainsi deux semaines après Nick Cave et son groupe Grinderman, ce sont les américains de Low qui publient leur (déjà) huitième album, donnant suite à The Great Destroyer sur lequel le groupe était sorti de ses ambiances parfois un peu catatoniques pour livrer un vrai disque rock et enlevé. Sur Drums and Guns, si Dave Fridmann officie à nouveau derrière la console, c’est à un retour à des climats beaucoup plus sombres et intimistes qu’ils nous convient, sans pour autant se répéter.
Car Drums and Guns est un album aussi sobre en surface qu’il est riche dans le fond, aussi minimaliste de prime abord qu’incroyablement dense dans sa production. Pas de guitares ou si peu, des rythmes froids et machiniques, réchauffés par les parties vocales. Pretty People, le morceau introductif, donne l’impression de littéralement sortir de terre, sonne comme une complainte teintée de douleur. Les thèmes abordés sont la mort et le meurtre, et ça s’entend : on ne rigole pas beaucoup à l’écoute de cet album qui réclame toute l’attention de son auditeur, mais on n’a pas non plus à faire à un manifeste morbide, car tout est construit pour inciter à l’introspection ou à la réflexion. Chaque chanson évoque une transcendance des émotions que peuvent engendrer ces thèmes.
On pourrait citer tous les morceaux, contentons-nous de Dragonfly pour sa mélodie qui jaillit de presque rien, Take Your Time et son refrain poignant, Murderer pour le contraste entre la gravité de son thème et la poésie qui se dégage des orchestrations. Même si le rapprochement pourra paraître audacieux, on pensera à ce qu’avait réalisé Bashung en 2002 avec L’Imprudence. Un disque lumineusement sombre, faussement aride, poétique. C’est ce que réussit Low avec Drums and Guns et c’est un tour de force.
Tracklist
- Pretty People
- Belarus
- Breaker
- Dragonfly
- Sandinista
- Always Fade
- Dust on the Window
- Hatchet
- Your Poison
- Take Your Time
- In Silence
- Murderer
- Violent Past
- Hatchet (Optimimi Version)
- Breaker (Dub Plate)