Frigo

Un an après son superbe « Hot Songs », le trio breton enfonce le clou avec sa deuxième démo « XYZ ». Cette chronique pourrait se résumer en une phrase : toutes les qualités démontrées sur « Hot Songs » sont confirmées et même accentuées. Frigo aime toujours jongler avec des styles différents mais en prenant beaucoup plus de risques cette […]

Frigo aime toujours jongler avec des styles différents mais en prenant beaucoup plus de risques cette fois-ci. Entendez par là que les trois musiciens ont composé une musique plus expérimentale que précédemment, ce qui ne veut pas dire que ce disque est élitiste et ennuyeux, bien au contraire ! En piochant dans l’électro de Kraftwerk, le rock noisy de Sonic Youth ou le post-rock de Slint et de Mogwai, Frigo a su se créer une identité propre et se forger un son inédit grâce à l’inventivité du trio, une inventivité qui explose sur chacun des cinq titres de ce EP.

Les ambiances glaciales de « Sue Side », dues au rythme électro et mid-tempo, se réchauffent progressivement grâce à la voix de Max B. (quel chanteur !!!) et surtout à un saxophone complètement déjanté. Le fait de jouer avec les ambiances et de surprendre constamment l’auditeur est d’ailleurs une des caractéristiques de ce groupe décidément étonnant. Après un début intimiste et mélancolique au piano, seulement acompagné par un chant posé, « Close to… » s’énerve progressivement avec des guitares plus noisy et des samples électros toujours très bien utilisés. Max B. résume parfaitement cette impression dans une interview récente : « [Frigo], c?est un peu le calme après la tempête avec beaucoup de tempête ».

Même si ce chanteur possède une voix et un registre étonnants, Frigo privilégie surtout les passages musicaux, déjà dans les titres précédemment cités, mais surtout à travers les trois morceaux instrumentaux présents sur ce EP dont « Fragments Of Happiness » découvert sur la première démo « Hot Songs ». « XYZ » propose une structure plus conventionnelle en étant axé sur deux mélodies de guitares que l’on pourrait apparenter à des couplets et des refrains tandis que « Friedrichstraße » se laisse envahir par une électro de plus en plus bruitiste (de nouveau la tempête après le calme…).

Vous l’aurez compris, la musique de Frigo est aussi variée que cohérente, et toujours surprenante. Frigo, une véritable bouffée d’air frais dans le paysage rock indé.