"> Nick Cave and The Bad Seeds - The boatman's call - Indiepoprock

The boatman’s call


Un album de sorti en chez .

Dans Idiot Prayer : “Son corps divin et ses quatorze stations”. Dieu est une femme. C’est l’un des messages essentiels à retenir à l’écoute de l’album le plus doux et mélancolique de Nick Cave, cinquante minutes de grande humilité. « The Boatman’s Call » est le premier album où, de bout en bout, les chansons n’explosent pas, […]

Dans Idiot Prayer : “Son corps divin et ses quatorze stations”. Dieu est une femme. C’est l’un des messages essentiels à retenir à l’écoute de l’album le plus doux et mélancolique de Nick Cave, cinquante minutes de grande humilité. « The Boatman’s Call » est le premier album où, de bout en bout, les chansons n’explosent pas, ne paradent pas, elles ne font que décrire de la façon la plus absolue les sentiments de Cave à l’époque. Le chanteur ne se plie pas aux interprétations conventionnelles de la religion ou de l’amour ; il décide que le rapport de chacun à Dieu  est une chose personnelle et intime, et que peut-être il lui est arrivé de faire l’amour avec le Créateur lui-même. En ‘vrai croyant’, Cave s’oppose aux représentations instituées de Dieu. Il ne cache pas non plus son mépris de l’état du monde (Where Do We Go Now But Nowhere ? )

Into My Arms, People Ain’t no Good ou There’s a Kingdom sont les plus évidentes de ces valses et ballades, d’autres (Far From Me) ont des frontières floues qui les rendent d’autant plus fascinantes. Cave venait de divorcer et de couper les ponts d’avec PJ Harvey, qu’il évoque dans West Country Girl et Black Hair. Ecrit en partie pendant l’enregistrement de « Murder Ballads », « The Boatman’s Cal »l en est l’antidote, opère comme une remise sur pied. Il contient l’une des plus belles phrases à avoir jamais amorcé un disque : « I don’t believe in an interventionnist god/But i know, my darling, that you do». Et une utilisation du piano bien différente de sur « Murder Ballads ». L’instrument est, avec la voix de Cave, la principale attraction des chansons, désossées à l’extrême puisqu’elles ne font parfois appel qu’à deux musiciens des Bad Seeds. Quand c’est Ellis et son violon, comme à la fin d’Idiot Prayer, on atteint un autre niveau de sublime.

Nick Cave n’est pas l’artiste du changement ; ce sont les mêmes grandes obsessions qui l’accompagnent de disque en disque depuis ses débuts en solo, et jusqu’à ses derniers essais. « The Boatman’s Call » est peut-être l‘album le plus affranchi du temps, quelque part entre ces deux pôles. Cave y joue à fond le rôle du crooner ténébreux et du pasteur affranchi, s’engage solennellement, à la manière de Richard Hawley, à purifier toute trace du temps présent pour prendre un recul idéal. Dans la discographie de l’australien, c’est le seul album qui nécessite de plonger votre salon dans le noir pour l’apprécier pleinement.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Into My Arms
  2. Lime Tree Arbour
  3. People Ain't No Good
  4. Brompton Oratory
  5. There Is a Kingdom
  6. (Are You) the One That I've Been Waiting For?
  7. Where Do We Go Now But Nowhere?
  8. West Country Girl
  9. Black Hair
  10. Idiot Prayer
  11. Far from Me
  12. Green Eyes

La disco de Nick Cave and The Bad Seeds