Silkworm fait partie de ces groupes au talent phénoménal, dont on se demande toujours pourquoi ils n’ont jamais percé. Comme ces obscures formations de rock garage des sixties que l’on retrouve, des années plus tard, au hasard d’une compilation ou d’un vinyle bradé aux puces. Un énième groupe de Seattle, aperçu notamment en première partie […]
Silkworm fait partie de ces groupes au talent phénoménal, dont on se demande toujours pourquoi ils n’ont jamais percé. Comme ces obscures formations de rock garage des sixties que l’on retrouve, des années plus tard, au hasard d’une compilation ou d’un vinyle bradé aux puces. Un énième groupe de Seattle, aperçu notamment en première partie de Pavement et de Shellac, diront certains. Un groupe éphémère du label Matador, diront d’autres.
Séparés en 2005 après le décès du batteur Michael Dahlquist, les membres de Silkworm n’étaient pas n’importe qui aux yeux des musiciens figurant sur cette compilation hommage, parmi lesquels Steve Albini. Toujours infaillible dans ses choix musicaux, Albini ne s’était pas trompé sur le talent de Silkworm, en produisant un bon nombre de leurs albums. Le mentor de Shellac restait admiratif devant le jeu de Dahlquist, officiant sur une étonnante batterie, une "slingerland avec une grosse caisse de la taille d’une roue de locomotive".
La compilation a gardé le son des années 1990 intact, mélange d’indie-rock et de lo-fi, de minimalisme grunge et de sophistication à l’état brut. Le projet, initié par un fan avant la séparation de Silkworm et le décès de Dahlquist, est devenu une forme d’ultime hommage au groupe et à son batteur.
L’histoire ne cessant de se répéter, on y retrouve des reprises des titres de Silkworm, enregistrés par des groupes eux-mêmes underground, venus d’horizons divers, et mus par un même respect envers les chansons du ver à soie. Pour preuve, la magnifique reprise de Something hyper par Treasure State (autre groupe de Seattle), dépouillée à l’extrême avec ses maigres arpèges jouant sur les cordes à vide. L’étonnante version en français de Beyond Repair par le "frenchy" Grand Hôtel, impeccable comme toujours. Ou encore la reprise de The Soft Drugs (projet de TW Walsh, ex-membre de Pedro the Lion), faisant de Give me some skin une mélodie pop-folk délicatement inachevée.
Cette compilation est à l’image du groupe : discrète et précieuse. Seulement mille copies ont été pressées, aucune réédition n’est prévue pour l’avenir. Resteront ensuite les MP3 glanés au fil d’internet. A noter aussi, "Chokes", l’ultime maxi de Silkworm (enregistré en studio par Steve Albini) est paru en décembre dernier sur le label 12XU. Quant à Andy Cohen et Tim Midgett, les deux anciens membres de Silkworm ont crée un nouveau groupe basé à Chicago, Bottomless Pit, qui s’annonce encore plus confidentiel que Silkworm, du moins pour l’instant, mais tout aussi prometteur.
- Publication 618 vues17 janvier 2007
- Tags V/ASilkworm Tribute Record
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