Je ne vous apprendrai rien si ce je vous dit que la scène rock belge est très active. Elle fourmille en effet de groupes plus talentueux les uns que les autres, je pense bien sûr à dEUS, Soulwax, Venus, Zita Swoon et j’en oublie sûrement beaucoup. Mais les dignes successeurs de tous ces grands artistes […]
Je ne vous apprendrai rien si ce je vous dit que la scène rock belge est très active. Elle fourmille en effet de groupes plus talentueux les uns que les autres, je pense bien sûr à dEUS, Soulwax, Venus, Zita Swoon et j’en oublie sûrement beaucoup. Mais les dignes successeurs de tous ces grands artistes se trouvent sans aucun doute dans le collectif JauneOrange. Moins d’un an après sa création (en février 2000), JauneOrange sort déjà sa première compilation, qui témoigne du dynamisme mais aussi et surtout du talent de tous ces musiciens.
Il faut bien être honnête, les compilations ne sont pas en général les disques qui tournent le plus sur nos platines. Souvent, on adore un ou deux titres, on en aime quelques autres et la moitié des titres restants ne trouvent aucune grâce à nos oreilles. Ici, aucun problème de ce côté là, cette compilation ne recèle aucun titre plat, aucun temps mort et elle s’écoute comme un véritable album, où chaque courant musical de l’indie-pop est décliné selon la sensibilité de chaque artiste. C’est un véritable voyage de 70 minutes dans le monde de la pop que nous offre JauneOrange.
Ca démarre très fort avec Zythum, qui pourrait bien être la prochaine sensation du rock indépendant européen, tant les deux titres proposés sont forts, variés et accrocheurs (impossible de se sortir « poowop » de la tête !). Difficile de coller une étiquette sur ce groupe, Zythum est tout simplement rock, dans son sens le plus noble. On peut en dire autant de My Little Cheap Dictaphone, qui est en fait le projet solo de Redboy, membre de Zythum. On retrouve à peu près la même inspiration, même si les côtés ludiques et bricolos sont davantage mis en avant. On enchaîne ensuite avec le post-rock instrumental de Discochoc, superbe et émouvant, avec ses parties de cordes omniprésentes. Ce groupe fait déjà preuve d’une maîtrise impressionnante, en particulier sur les 7 minutes d' »Exotic Fruit », où le violoncelle côtoie la flûte, tout ceci relevé par une guitare électrique qui sait se montrer parfois rageuse. Dans le même style, mais en plus électrique, Tom Sweetlove se montre très à l’aise, notamment sur l’épique « A Stranger » (8 minutes !) et ses percussions envoûtantes. Maxime, le guitariste de Tom Sweetlove, s’exprime lui aussi à travers son projet solo H.L.M. et nous prouve que simplicité rime avec qualité et émotion. Je déconseille fortement d’écouter « The Broken Hearts » à tous ceux qui ont le c?ur brisé, tant cette chanson est chargée de tristesse et de mélancolie. Dans la même veine pop acoustique, Airport City Express se montre aussi convaincant sur « Like a whore » et « Michael Bolton ». Conceal The Silence se démarque avec un son plus rageur, qui ne devrait pas déplaire aux amateurs de rock grungy. Enfin, les sons électroniques sont aussi au rendez-vous, que ce soit avec Paint Box, MrPoulpy (avec un chant aussi sombre que celui de Michael J. Sheehy, ex-Dream City Film Club), et Sexcrispies dont on retiendra l’entraînant et jubilatoire « Turns ». C’est certain, on reparlera très bientôt de tous ces groupes et surtout de ce collectif, qui risque, et c’est tout le mal que nous pouvons lui souhaiter, de devenir un label incontournable du rock indépendant belge.
- Publication 572 vues11 septembre 2000
- Tags V/AJauneOrange
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