Difficile pour le fan de musique indépendante d’assouvir ses envies d’aider une bonne cause par le biais de sa passion. Jusqu’à l’année dernière, il devait se résigner à des chansons caritatives de qualité approximative ou se rendre à Solidays, en dépit d’une programmation souvent inégale. 2009 apporte enfin des solutions à notre malheureux fan indie. […]
Difficile pour le fan de musique indépendante d’assouvir ses envies d’aider une bonne cause par le biais de sa passion. Jusqu’à l’année dernière, il devait se résigner à des chansons caritatives de qualité approximative ou se rendre à Solidays, en dépit d’une programmation souvent inégale. 2009 apporte enfin des solutions à notre malheureux fan indie. On vous a déjà parlé du plutôt réussi « War Child Heroes« , mais c’est « Dark Was The Night » qui devrait mettre tout le monde d’accord.
Le plateau est en effet alléchant, d’Antony à Yo La Tengo, ce sont 33 groupes ou artistes, et non des moindres, qui se partagent l’affiche de cette compilation visant à récolter des fonds contre le Sida ; on citera ainsi Arcade Fire, Cat Power, The National ou Sufjan Stevens. Toutes les chansons sont inédites ; l’album, qui s’étale sur 2 CDs se partageant entre reprises et nouvelles compositions. Au rayon des reprises, on reste surtout cloué par la revisite audacieuse du Cello Song de Nick Drake par The Books et José Gonzalez, ainsi que par une version de Feeling Good par My Brightest Diamond, transpirant facilité et classe.
Quant aux nouvelles compositions, on pourrait leur reprocher de jouer la sécurité, mais quel plaisir au final d’entendre ces grands artistes faire ce qu’ils savent faire de mieux : parmi les plus réussies, Dirty Projectors, Bon Iver, Yeasayer ou Beirut ne quittent par leur registre habituel mais offrent des inédits qui n’auraient pas à rougir sur n’importe lequel de leurs albums… peu de surprises, certes, mais peu de déceptions du coup, juste un Arcade Fire un poil anecdotique et un Dave Sitek en mode automatique. Survole au milieu de tout cela Sufjan Stevens avec le morceau le plus étonnant de l’album, malaxant ses désirs de grands espaces à coups de trompettes dissonantes et de rythmiques électroniques.