"> Top 2021 de la rédaction - Indiepoprock

Top 2021 de la rédaction

Tout comme la précédente, l’année qui se termine a été bousculée à bien des égards, nous privant d’instants qui comptent comme se retrouver dans une fosse à boire de la bière tiède en remuant les cheveux. La lassitude s’installe et parfois la colère. Rien d’étonnant alors de voir qu’au sein de la rédaction d’Indiepoprock, le punk ait la part belle dans le Top de cette année.

 

Top 1 à 5. 
  1. A commencer par celui d’Idles. Album majeur de cette année 2021 qui a mis pas mal d’entre nous d’accord. Comme un besoin impérieux de se retrouver autour d’un leader désabusé en la personne de Joe Talbot, qui habite toutes les nuances du désespoir. C’est le son dont nous avions tous besoin en 2021, et 2022 nous donnera le plaisir cathartique de les voir en live. « Are you ready for the storm ? » scande-t-il en ouverture de l’album. Oh que oui.
  2. Sur la deuxième marche du podium, Shame, avec un second album qui vient confirmer que la vague post-punk devait, aussi, compter sur eux. Et nous d’y trouver en eux un groupe qui en a sous le pied, même si ce second album est moins évident, plus complexe que leur premier opus. Et on attend de voir ce qu’ils vont devenir.
  3. En troisième position un album d’un autre registre, mais qui lorgne sur l’état du monde, Godspeed you ! Black Emperor et « G_d’s Pee At State’s End« , qui est peut-être l’album le plus emblématique de ce que nous avons vécu cette année. C’est donc une bande-son qui aurait pu être apocalyptique mais qui préfère évoluer sur le fil qui sépare l’abîme et le frêle espoir d’un renouveau qui occupe la troisième marche du podium, comme une évidence que l’état du monde n’a peut-être jamais été aussi proche de celui que le collectif canadien dépeint dans ses disques depuis 20 ans.
  4. Au pied du podium, de la pop, mais pas n’importe laquelle, celle des allemands de The Notwist qui sortent avec « Vertigo Day » de 6 ans de silence.  Ce n’est ni sombre ni optimiste, c’est The Notwist.
  5. Et voici que reviennent des titres scandés, portés par des guitares saturées, avec le « Welfare Jazz » des Viagra Boys sorti début 2021. Entre le post punk rageur et les airs de sales gosses de leur leader, les Viagra Boys nous ont servi un album qui creuse aussi un sillon blues-rock en filigrane et met étonnamment pas mal de groove dans nos oreilles et des sourires sur les visages. Et ça en 2021 on aime bien.

 

De la 6emè à la 10ème place.

A la 6ème place, un album qui ne mettra pas tout le monde d’accord, celui de Low avec « Hey What ». D’aucuns le diraient bruitiste et insupportable, d’autres y retrouveront ce qu’ils aiment, un album radical, sincère, même si expérimental, fait de textures sonores complexes, et surtout, surtout ponctué de moments, portés par les deux voix du duo, où l’art de Low est au summum.

En 7emè place, de l’électro que nous avons écouté à la maison, faute de clubs pour aller danser. Néanmoins, même dans un contexte compliqué, Bicep a réussi le tour de force de sortir « Isles », l’album parfait pour à la fois danser chez soi ou s’évader sous le casque. On vous recommande particulièrement l’écoute d’Apricots pour vous faire une idée.

Puisque nous parlons d’albums pour s’évader, le « Carnage » de l’inséparable et infatigable duo Nick Cave & Warren Ellis arrive en 8eme position de notre classement. S’il devait exister une illustration de la sidération du monde en 2020, « Carnage » en serait la bande son. Mais comme c’est signé de Nick Cave et Warren Ellis, c’est forcément sublime.

A la 9eme place les parisiens d’Old Mountain Station et l’album de pop noisy « Summer Ends » d’une douce brutalité selon notre chroniqueur.

On retrouve Catherine Watine en 10ème position, avec « Errances Fractales » album qui vient clore une trilogie chroniquée dans nos colonnes. Sa musique se vivant plus qu’elle ne se raconte, nous vous encourageons à aller y jeter une oreille curieuse et peut être vous ranger derrière le « vertigineux, bouleversant, d’une beauté totale et radicale. » dont notre chroniqueur l’a qualifiée.

Top 11 à 15

Enfin en fermeture du top 2021 à la 11eme place, le retour d’Arab Strap avec « As days get dark » un album qui était attendu avec circonspection mais qui se révèle une belle surprise.
A la 12 place, les filles de Goat Girl qui ont délaissé le punk énervé de leurs débuts et offrent avec « On All Fours«  un album plus lancinant, sombre, mais classieux. Un album qui révèle une palette large que les filles ne se privent pas d’explorer, et qui révèle en creux les états d’anxiété, d’interrogation, d’ennui même parfois que le confinement a provoqué en 2020. Dans quelques années, il est possible que l’on étudie avec le recul comment cette période si particulière a affecté la production musicale de 2021.
Mogwai arrive à la 13eme place du classement et proposent justement… du Mogwai avec « As The Love Continues », un album qui rassure, ne bouscule pas les repères dans une période troublée et c’est précisément ce que nous avons aimé.
14ème place : Rhume, un groupe inattendu, autoproduit un album « lourd » au sens premier du terme « Mais il ne faut pas s’y méprendre, dans bien des circonstances on s’en plaindrait, mais clairement pas ici, car cela sonne parfaitement juste » comme le dit notre chroniqueur. « Vigilance Rose » est de ces albums qu’il convient d’apprivoiser, de vivre comme une expérience, dont acte.
Enfin à la 15ème place, le bien nommé « dernier album » de Mendelson. « Dernier disque comme un effondrement, une pensée blessée, dont la lucidité fait mal, mais éclaire aussi. Un dernier disque dont la beauté irradie, au point de ne pas laisser indemne. » Qu’ajouter de plus ?

Chargée de relations extérieures